Très fréquemment [...] on fait une confusion entre deux aspects différents de ce que nous appelons la réalité. Le premier a trait aux propriétés purement physiques, objectivement sensibles des choses, et est intimement lié à une perception sensorielle correcte, au sens "commun" ou à une vérification objective, répétable et scientifique. Le second concerne l'attribution d'une signification et d'une valeur à ces choses, et il se fonde sur la communication.
Avant l'avènement des vols spatiaux, par exemple, il y avait parmi les astronomes un vif désaccord quant à dire si la surface de la Lune était assez résistante pour supporter le poids d'une sonde spatiale, ou bien si elle était recouverte d'une épaisse couche de poussière qui engloutirait le vaisseau. Nous savons aujourd'hui que la première hypothèse correspond au réel et par conséquent que certains savants avaient objectivement raison tandis que d'autres avaient tort. [...]
Nous utiliserons donc le terme de réalité de premier ordre, chaque fois que nous entendons ces aspects accessibles à un consensus de perception et en particulier à une preuve (ou une réfutation) expérimentale, répétable et vérifiable.
Il reste que cet ordre de la réalité ne dit rien de la signification ni de la valeur de son contenu. Un petit enfant pourra percevoir un feu rouge tout aussi nettement qu'un adulte sans pour autant savoir qu'il veut dire : "Ne traversez pas." [1]
Nous appelons réalité de second ordre l'univers des significations attribuées aux choses. Et là, dans cet univers, il n'y a pas de critères objectifs [...] La réalité de second ordre est plutôt le résultat de processus de communication extrêmement complexes.
Nous naissons dans cette réalité et supposons naïvement qu'elle est la réalité absolue, jusqu'au jour où, peut-être, la rencontre d'une autre culture nous empêche soudain de nous en tenir à une conception aussi simple. [2]
L'image du monde n'est pas le monde ; elle consiste en une mosaïque d'images, interprétable différemment aujourd'hui ou demain, en une structure de structures, une interprétation d'interprétations, elle s'élabore au moyen de décisions continuelles sur ce qu'il faut ou non inclure dans ces méta-interprétations qui découlent elles-mêmes de décisions antérieures. [3]
[1] Paul Watzlawick, La réalité de la réalité, Point Seuil (1978), isbn 2-02-006804-4
[2] Paul Watzlawick, Les cheveux du baron de Münchhausen, Point Seuil (1991), isbn 2-02-040723-X
[3] Paul Watzlawick, Le langage du changement, Point Seuil (1980), isbn 2-02-009387-1
Avant l'avènement des vols spatiaux, par exemple, il y avait parmi les astronomes un vif désaccord quant à dire si la surface de la Lune était assez résistante pour supporter le poids d'une sonde spatiale, ou bien si elle était recouverte d'une épaisse couche de poussière qui engloutirait le vaisseau. Nous savons aujourd'hui que la première hypothèse correspond au réel et par conséquent que certains savants avaient objectivement raison tandis que d'autres avaient tort. [...]
Nous utiliserons donc le terme de réalité de premier ordre, chaque fois que nous entendons ces aspects accessibles à un consensus de perception et en particulier à une preuve (ou une réfutation) expérimentale, répétable et vérifiable.
Il reste que cet ordre de la réalité ne dit rien de la signification ni de la valeur de son contenu. Un petit enfant pourra percevoir un feu rouge tout aussi nettement qu'un adulte sans pour autant savoir qu'il veut dire : "Ne traversez pas." [1]
Nous appelons réalité de second ordre l'univers des significations attribuées aux choses. Et là, dans cet univers, il n'y a pas de critères objectifs [...] La réalité de second ordre est plutôt le résultat de processus de communication extrêmement complexes.
Nous naissons dans cette réalité et supposons naïvement qu'elle est la réalité absolue, jusqu'au jour où, peut-être, la rencontre d'une autre culture nous empêche soudain de nous en tenir à une conception aussi simple. [2]
L'image du monde n'est pas le monde ; elle consiste en une mosaïque d'images, interprétable différemment aujourd'hui ou demain, en une structure de structures, une interprétation d'interprétations, elle s'élabore au moyen de décisions continuelles sur ce qu'il faut ou non inclure dans ces méta-interprétations qui découlent elles-mêmes de décisions antérieures. [3]
[1] Paul Watzlawick, La réalité de la réalité, Point Seuil (1978), isbn 2-02-006804-4
[2] Paul Watzlawick, Les cheveux du baron de Münchhausen, Point Seuil (1991), isbn 2-02-040723-X
[3] Paul Watzlawick, Le langage du changement, Point Seuil (1980), isbn 2-02-009387-1
1 commentaire:
Interessant auteur je le connaissai pas! merci par la note
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