A partir de là, un étonnant processus d'apprentissage commence. Le mouvement qui s'est trouvé associé avec l'apparition de la nourriture - par exemple un pas sur la gauche - est dès lors répété plus fréquemment, la coïncidence devient, elle aussi, plus fréquente. Ainsi, la « prévision » du pigeon selon laquelle il existe une relation entre la nourriture et ce mouvement précis est pour lui de plus en plus confirmée, jusqu'à l'évidence presque absolue que le mouvement maintenant répété constamment, est nécessairement suivi par l'apparition de nourriture. En effet, si le pigeon ne fait rien d'autre que des pas sur la gauche, chaque boulette représente manifestement une récompense et une confirmation. Le résulta de l'expérience, c'est qu'un grand nombre de pigeons devienne fous : l'un tourne sans arrêt sur la gauche, l'autre déploie constamment son aile droite, et un troisième tourne continuellement la tête d'un côté puis de l'autre. On conclura de tout ceci que la « prédiction » d'une relation causale se vérifie d'elle-même.
Extrait d'un texte de Rupert Riedl publié dans le livre L'invention de la réalité (Seuil, 1988) sous la direction de P. Watzlawick (p.90-91)
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